Quand les députés écrivent l'histoire
La loi du 23 février dernier portant sur « la reconnaissance de la Nation en faveur des Français rapatriés » contient, dans son article 4, quelques instructions touchant aux programmes scolaires, et ces instructions sont effarantes : « Les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants (...) de l’armée française, la place éminente à laquelle ils ont droit ».
On ne rêve pas : parce qu’une poignée de députés l’a voulu (ils étaient 42 en séance ce jour-là...), il faudra enseigner que les massacres coloniaux, le racisme, les guerres coloniales, la torture en Algérie ont eu un « rôle positif ».
L’histoire officielle et ses mensonges d’état, ne sont pas – on le constate une fois de plus en France – l’apanage des régimes totalitaires. Pour d’autres épisodes de l’histoire, le fait de travestir la réalité, de nier les crimes d’un passé plus ou moins lointain, cela s’appelle le révisionisme et c’est un délit puni par la loi. Lorsqu’il s’agit de la France, l’orgueil national métamorphose ce délit en éducation civique.