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Sortir de l'histoire de France
19 septembre 2005

Marseillaise, mode de non-emploi

Trois semaines après la rentrée, les écoles ont donc choisi leur camp. Face à la Marseillaise, les enseignants du primaire ont suivant les cas :

- choisi de boycotter, mieux même, de saboter l’apprentissage en question, expliquant haut et fort les raisons de leur refus. Ceux-là auront droit à une couronne de lauriers et pourront continuer à se regarder chaque matin dans la glace en se rasant ou en s’épilant.

- choisi d’égarer au fond d’un tiroir le BO du 25 août avec la circulaire sur la Marseillaise. Parmi les centaines de BO qu’on n’ouvre jamais dans les établissements scolaires, ce n’est ni le premier ni le dernier. Bon, c’est bien mais le rasage ou l’épilation n’auront quand même pas la même valeur.

- choisi de respecter la lettre de la dite circulaire et là, ce n’est pas du tout idiot. Car si cette circulaire évoque « l’apprentissage » de la Marseillaise, elle n’a jamais exigé qu’on la fasse apprendre par cœur, encore moins qu’on la fasse chanter aux enfants. Rien n’empêche, dans le cadre d’un cours sur la Révolution française, d’évoquer son histoire, sans en occulter le côté guerrier et fanatique ; rien n’empêche, dans le cadre de l’éducation civique, de faire s’interroger les élèves sur la tolérance et l’intolérance, sur le sang impur ou les cohortes étrangères qui viendraient faire la loi dans nos foyers. Soit dit au passage, les enseignants qui s’engagent dans cette voie respectent les instructions officielles sur le nécessaire esprit critique à faire acquérir par les élèves.

- enfin, quelques enseignants, droits dans leurs bottes, ne se sont posé aucune question. Dès les premiers jours de l’année scolaire, leurs écoliers, au garde-à-vous, ont dû plier l’échine sous l’étendard sanglant. Ce n’est pas très joli, car il est clair que, ce faisant, ils ont fait passer leurs convictions personnelles avant le respect des enfants qui leur sont confiés. A moins que, le trouillomètre à zéro, ils ne redoutent rien tant que déplaire à monsieur l’inspecteur ; et si, un jour prochain, quelques députés rétablissent dans les écoles « Maréchal, nous voilà ! », nul doute qu’ils s’exécuteront de même. Ceux-là obtiendront, certes, les palmes académiques lors de leur départ en retraite mais moi je trouve que, quand même, les palmes, ça donne un air de vilain petit canard.

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